Encore une fois, les bars, les musées, les bibliothèques ainsi que les salles à manger, salles de cinéma et de spectacles sont fermés pour cause de pandémie. L’inquiétude règne chez les propriétaires en restauration, bien que le premier ministre Legault assure que le gouvernement travaille sur une formule financière pour les aider. Charles Tannous, propriétaire de l’établissement Le Ramona à St-Augustin-de-Desmaures, exprime ses appréhensions au niveau des employés et de la clientèle pour le mois à venir.

Ouvert depuis plus de 45 ans, le Ramona est une entreprise familiale libanaise. Celle-ci se spécialise surtout dans les déjeuners, les pâtisseries et les plats à emporter comme les shish-taouks. Le restaurant a su laisser sa marque auprès des habitants de Cap-Rouge et de St-Augustin-de-Desmaures qui composent une majorité de sa clientèle.

Le sens des affaires est une seconde nature pour la famille Tannous, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne ressentent pas la pression de la seconde vague. « Personne ne savait vraiment à quoi s’attendre durant la première vague en mars dernier ni comment gérer pleinement la situation, mais on savait qu’éventuellement, les règles de la santé publique allaient s’adoucir », explique Charles Tannous.

Le restaurateur indique qu’au moins, avec la deuxième vague, on sait combien de temps le confinement va durer. Il n’en reste pas moins qu’il est impossible de savoir si les 28 jours seront suffisants pour revenir à une situation plus stable.

Clientèle fidèle, mais pénurie d’employés

« Lors de la première vague, on était habitué à la cueillette au comptoir et certains de nos clients prenaient déjà souvent des plats à emporter, mais on n’avait jamais eu de système de livraison », précise le propriétaire. C’est surtout à ce niveau que lui et ses employés ont dû adapter leur service selon les besoins des clients. Il enchaîne en disant que lors de la première vague, c’est l’entraide avec les autres restaurateurs qui a beaucoup aidé son entreprise à tenir : « Il est primordial que les propriétaires continuent de s’épauler entre eux durant cette rechute. »

M. Tannous souligne que le problème majeur lors du confinement de mars était au niveau de la clientèle. Elle était craintive à l’idée de sortir et venir chercher les produits directement au magasin ou même à se faire livrer. « Maintenant, nos clients sont habitués à la situation, ils sont moins craintifs, je suis donc moins inquiet à ce sujet », explique-t-il. « Je sais aussi que plusieurs d’entre eux sont frustrés par la situation et préfèrent le service en salle. Il sera donc primordial pour nous de les accommoder au mieux de nos capacités. »

Le propriétaire renchérit en précisant que c’est principalement au niveau des employés qu’il est le plus préoccupé. Il explique qu’il a été obligé de suspendre temporairement un de ses serveurs testé positif à la Covid-19 alors que le nombre d’employés était déjà restreint. « Avec les circonstances actuelles, je crains que cela se reproduise. Ma plus grande inquiétude est que mes employés décident de démissionner par peur du virus ou parce que je ne peux pas leur offrir un nombre d’heures suffisant », confesse-t-il.