À l’occasion du mois de l’histoire des Noirs, le Drague Cabaret Club de Québec a présenté pour la première fois le spectacle Black Tribute le 8 février dernier. Créé et animé par Jonathan Marleau, il mettait en vedette des drag queens et des danseurs issus uniquement de la communauté noire. Selon lui, cette représentation était l’occasion exceptionnelle de reconnaître la part de contribution des Noirs dans la culture québécoise et de la partager avec fierté.

Cette année, le thème « Les jeunes Canadiens noirs : sans limites, enracinés et fiers » inspire le spectacle Black Tribute. Dès son entrée sur scène, monsieur Marleau déclare : « Ce spectacle est sans prétention et il rend les personnes heureuses. Si tu aimes les barres de chocolat, tu vas aimer le show. C’est un spectacle « noir » joué seulement par des Noirs ! »

Selon l’animateur, l’importance de faire un spectacle comme celui-ci, encore de nos jours, passe par le désir de reconnaissance. « Si on n’en parle pas, cela n’existe pas et si on en parle, cela existe », affirme-t-il. M. Marleau croit important de parler des Noirs, de les comprendre et de les valoriser en tant qu’humains. Les Blancs comme les Noirs peuvent célébrer la culture noire. Et d’ajouter : « Vous avez le droit de nous aimer. Ça va être le fun ! On va rire, se divertir, s’amuser et on va profiter d’un moment agréable et reconnaître l’univers des Noirs. »

C’est dans un cabaret bondé en majorité de personnes blanches que des artistes issus de la communauté noire africaine comme les célèbres drag queens Aizisse, Océane et Barbada donnent leur prestation. À cette distribution s’ajoutent la burlesque Lexxi Brown, la danseuse professionnelle afro-autochtone Aicha et sa cousine, Marie-Lou Bastien.

Avec ses couleurs, ses paillettes et ses blagues à caractère sexuel, Black Tribute capte l’attention du public. Le poème « Still I Rise » de Maya Angelou, une activiste ayant contribué à l’avancement des droits et libertés de la communauté noire, introduit le spectacle. Les rythmes des années 1990 jusqu’à ceux plus récents de Beyoncé, Chris Brown, Akon et Drake se succèdent. Les artistes dansent et rappellent aux spectateurs la présence et l’implication des Noirs dans l’univers culturel artistique québécois.

Vivre ensemble

Black Tribute n’est pas un spectacle politique, mais il véhicule l’idée que chacun est à sa place au Québec, explique M. Marleau. Il termine en disant que « la culture des Noirs n’est pas une culture d’opposition, mais bien de construction. Ensemble, ils veulent bâtir des ponts entre les différentes cultures et s’intégrer au paysage, ce qui rendra le Québec plus inclusif et évitera de se faire dire de retourner dans notre pays. »

Alors que la Coalition Avenir Québec annonce son intention d’annuler environ 18 000 demandes en attente au ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion dans le projet de loi 9, M. Marleau pense qu’il est encore plus pertinent et urgent de montrer que la communauté noire est présente et qu’elle est aussi québécoise.