Montréal – Marc-André Varin, vice-président chez Keolis Canada,  le groupe propriétaire d’Orléans Express, estime  qu’un investissement de plus de 10 M$ serait nécessaire afin de remettre l’industrie du transport collectif à flot, une somme que devrait fournir le gouvernement du Québec, lui qui a souvent affirmé qu’il s’agit là d’un service essentiel.

Selon M.Varin, il y a une importante réflexion à faire afin d’apporter des modifications au présent modèle.  Il s’en prend notamment au fait que, dans le cadre règlementaire actuel, tout changement concernant des modifications d’horaire ou de parcours, des ajouts ou des abandons de service, doit d’abord obtenir l’autorisation  de la Commission des transports du Québec (CTQ). C’est ainsi, précise-t-il, qu’effectuer des changements majeurs peut prendre plusieurs années étant donné que les transporteurs doivent attendre la décision de la CTQ avant d’apporter des modifications aux services qu’ils offrent. 

M. Varin propose un exemple dont le Québec pourrait s’inspirer pour pallier ce problème: «En Ontario, les transporteurs  peuvent modifier jusqu’à 25% de leurs services sans avoir besoin d’une autorisation venant  de la Commission des transports routiers de l’Ontario (CTRO), l’équivalent de la CTQ.  Ils ont beaucoup plus de flexibilité qu’au Québec». 

M. Varin ajoute que les transporteurs ontariens sont dans l’obligation de présenter une demande à la CTRO dans les cas où ils veulent apporter des changements majeurs.  Toutefois, ils peuvent appliquer les modifications qu’ils souhaitent s’ils n’ont pas obtenu de réponse de la part de la CTRO 30 jours après avoir fait leur demande. 

Selon ce vice-président chez Kéolis, la diminution de l’achalandage des liaisons effectuées par Orléans Express est principalement attribuable au covoiturage et à la compétitivité des prix de Via Rail Canada.  M. Varin rappelle que ce dernier est hautement subventionné par le gouvernement fédéral comparativement à Orléans Express qui ne reçoit aucun fonds public afin d’équilibrer son budget.

Via Rail Canada devrait limiter son agressivité sur les prix et ses tactiques de marketing afin de permettre à des compagnies comme Orléans Express de sortir la tête de l’eau, selon M. Varin.  Quant au covoiturage, M. Varin croit qu’il devrait être encadré par une règlementation stricte comme c’est le cas en Ontario.  «Il y a des gens pour qui le covoiturage, c’est leur"business"», affirme M. Varin.  Il ajoute que ces gens n’ont pas de permis ou d’assurances leur permettant d’offrir ces services.