Bien que le mode de vie végane gagne en popularité, les stéréotypes et les préjugés liés à cette communauté demeurent encore bien présents. L’association végétarienne-lienne et végane de l’Université Laval (AVÉGÉ) met les bouchées doubles afin de rendre le véganisme plus reconnu.

Selon une étude réalisée par l’Université Dalhousie, 9,4 % de la population canadienne indique ne pas consommer de produits d’origines animales. Un pourcentage qui représente un peu plus de 3 millions de personnes au pays qui s’abstiennent volontairement de consommer des produits d’origines animales, incluant toutes les sphères de leur vie.

Ce changement d’habitude est souvent dû à des motivations environnementales. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture soutient que l’élevage d’animaux crée 14,5% des gaz à effet de serre dans le monde. Un taux de CO2 qui dépasse l’émission directe de tous les transports réunis.

La vidéo suivante évoque également la question d’éthique animale et de santé quant à l’adoption de ce mode de vie.

(Crédit vidéo: Sarah Lachance et Samuel Matte)

Redorer l’image du véganisme

 « Le fameux stéréotype du végane frustré, nous on veut vraiment essayer de le jeter par terre, parce qu’on n’est vraiment pas comme ça », explique Samira Slimani, co-coordonnatrice générale de l’AVÉGÉ. Cette image du végane stéréotypé se caractérise par une attitude un peu plus agressive et ayant un comportement plus enclin à réprimander les consommateurs de produits d’origine animale.

« On essaie d’amener le véganisme d’un point de vue positif et inclusif », soutient Fabien Roy, co-coordonnateur général de l’AVÉGÉ

Afin d’éliminer les stéréotypes et les préjugés, l’association mise sur la sensibilisation, notamment avec la projection de documentaires ou encore l’organisation d’événements rassembleurs comme un 5 à 7 bière et véganisme. « À la place de pointer du doigt les gens avec leurs habitudes, on leur fait des potluck. Ce sont plus des trucs que les gens ont envie d’essayer », mentionne-t-il.

Lorsqu’il est question de changer la perception des gens sur le véganisme, la meilleure solution selon les deux co-coordonnateurs généraux reste la recherche d’information. « Le seul moyen de redorer l’image du mouvement, c’est en faisant en sorte que tout le monde le connaisse mieux », affirme Fabien Roy.

Katherine Robert a convaincu son ami Julien Savard, grand consommateur de viandes, de participé au potluck d’Halloween végane. (Crédit: Sarah Lachance)

La pression au sein même du mouvement

« Il y a des personnes qui sont véganes qui attaquent les végétariens parce qu’ils n’en font pas assez. Nous, la première chose qu’on prône dans notre association c’est que la perfection n’existe pas, mais c’est de faire de notre mieux », souligne Samira Slimani. Il faut mentionner que le végétarisme autorise la consommation de produits laitiers, d’œufs ou encore le port de cuir ou de vêtements en laine, chose que le véganisme proscrit.

« Si quelqu’un t’attaque, tu n’auras pas envie d’aller en sa faveur et de changer les choses », ajoute Samira Slimani

Myriam Landry, nutritionniste et elle-même végane, estime que la clé pour faire abstraction de ces cas plus extrêmes et isolés est de privilégier un entourage sain. Elle note l’importance d’aller chercher des ressources professionnelles comme un nutritionniste ou encore en faire la rencontre avec des gens de l’AVÉGÉ ou de chez Végan Québec. « Ça peut être une solution parce qu’on se sent moins seul. C’est une clé importante de s’entourer. »