Chaque année, à l’approche des fêtes, les organismes communautaires de la ville de Québec s’apprêtent à être surchargés par la demande. Moisson Québec rapporte déjà un record de 12 000 paniers de Noël à distribuer, ce qui sera insuffisant selon eux cette année. Les organismes affiliés à Moisson Québec, quant à eux, tentent de s’y préparer.

Ce sont près de 3 millions de Québécois qui demandent l’aide alimentaire chaque mois, un chiffre qui reflète la situation précaire de nombreuses familles en cette période d’inflation. Le temps des fêtes ne les épargnera pas. En effet, selon Marie-Pier Gravel, directrice adjointe de l’organisme Moisson Québec, la principale banque alimentaire de la région de Québec, Noël 2024 sera « assurément » plus achalandé que l’an dernier.

L’organisme Entraide Agapè, situé à Beauport, se prépare à cet afflux. Étant affiliée à Moisson Québec, cette banque alimentaire participe encore une fois cette année à la distribution de paniers de Noël. En effet, 75 nouveaux paniers s’ajoutent aux 400 de l’an dernier. Selon Geneviève Beaubien, directrice du développement des revenus et des communications, l’organisme constate le nombre de ressources limitées, mais le problème n’est pas encore criant : « C’est plus difficile d’anticiper le nombre d’inscriptions aux paniers de Noël cette année. Pour le moment, on a assez de ressources pour répondre à la demande. Mais avec le dépannage, il y a des journées qui sont plus difficiles que d’autres. »

Entraide Agapè offre des services d’épicerie économique, mais aussi de dépannage d’urgence. L’utilisation de ce service de dernier recours a d’ailleurs monté en flèche, avec une augmentation de 184 % par rapport à 2023. Les gens ayant besoin du dépannage d’urgence fréquentent la banque alimentaire de façon ponctuelle et non régulière, ce qui explique la difficulté de l’organisme à anticiper la demande. Les inscriptions aux paniers de Noël, qui ont débuté le 11 novembre dernier, sont complètes chaque année. L’organisme offre tout de même le dépannage d’urgence pendant la saison des fêtes.

Une problématique cachée dans l’ombre du temps des fêtes


Contrairement aux croyances, ce n’est pas nécessairement le temps des fêtes qui est difficile pour les organismes, mais plutôt les semaines qui suivent. En effet, les mois de janvier et de février sont très difficiles pour les organismes qui ne reçoivent pas la même vague d’entraide qu’en décembre. Pour Entraide Agapè, les effets du temps des fêtes se font ressentir en cascade : « Les personnes ne sont pas dans le besoin juste pour Noël. Il y a beaucoup de dépannage en janvier, le paiement des cartes de crédit arrive, ils ont eu plus de dépenses pendant les fêtes », déplore Geneviève Beaubien.

La vague d’entraide ne se caractérise pas seulement par les dons et les commanditaires, mais aussi par les bénévoles. Entraide Agapè note qu’un grand nombre de bénévoles souhaite offrir leur temps seulement pendant la période de Noël. La banque alimentaire doit même aller jusqu’à refuser des offres, car elle en a trop. Madame Beaubien invite donc les bénévoles et les gens à venir aider et donner tout au long de l’année.

Geneviève Beaubien, directrice du développement des revenus et des communications chez Entraide Agapè.
Crédit Photo: Marianne Poitras