C’est l’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier qui est visée par la modernisation. L’établissement est spécialisé dans la production de boulettes, de petites sphères de minerai de fer concentré et transformé qui servent de matière première essentielle pour la fabrication d’acier.
Ces investissements favorisent l’implantation d’une nouvelle technologie, des boulettes de fer composées de moins d’additifs, de mazout et de charbon. Cette innovation permettrait de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de plus de 200 000 tonnes de CO2 équivalent par an.
Pour mettre en perspective l’ampleur de cette réduction, il est intéressant d’examiner l’évolution des émissions d’ArcelorMittal au cours de la dernière décennie.
Cette réduction de 200 000 tonnes par rapport à 2022 représenterait une diminution d’un peu plus de 20 % des émissions de GES d’ArcelorMittal. Ce projet de décarbonation ramènerait donc les émissions à un niveau inférieur à celui observé en 2020 et 2021, des années qui ont été marquées par la pandémie et probablement par une baisse de production.
Avec ces émissions de 910 103 tonnes de CO2 équivalent en 2022, l’usine de bouletage représente un peu moins de 45 % des émissions totales de l’industrie minière au Québec. Même avec une diminution de 200 000 tonnes, ArcelorMittal reste de loin l’acteur le plus polluant de son industrie. Il est possible de le comparer avec toutes les autres entreprises de l’industrie minière de la province.
Répartition des émissions de GES par secteur minier
Le graphique ci-dessus illustre les émissions de GES en tonnes de CO2 équivalent des entreprises d’exploitation minière pour l’année 2022. Chaque catégorie du cercle intérieur représente un secteur différent de l’industrie, et chaque établissement est intégré proportionnellement à sa production de GES | Données : Registre des émissions de gaz à effet de serre ; infographie : Émile Héroux/L’Exemplaire via Flourish.
L’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier représente environ 30 % des émissions industrielles totales de la Côte-Nord en 2022, qui s’élèvent à 3 138 250 tonnes. Cette proportion significative fait de cette entreprise la plus importante émettrice de la région. Même après une réduction prévue de 200 000 tonnes de GES par an, l’entreprise demeurerait un acteur majeur sur le plan des émissions.
Le projet d’ArcelorMittal à Port-Cartier, annoncé par le gouvernement caquiste comme le plus grand projet industriel de réduction de GES au Québec, placerait la Côte-Nord «comme l’un des acteurs clés de la décarbonation des aciéries dans le monde ». L’analyse des données concernant les émissions de gaz à effet de serre souligne néanmoins l’ampleur du défi qui reste à relever afin d’atteindre une véritable neutralité carbone dans l’industrie lourde.
*L’image en tête de page ne reflète pas l’entreprise ArcelorMittal. Elle a été générée par Émile Héroux pour le compte de L’Exemplaire via ChatGPT dans un cadre pédagogique.