Le 17 octobre dernier marquait la Journée internationale de la lutte contre la pauvreté. Cette journée est l’occasion de souligner ce fléau qui touche le monde entier. Les étudiants figurent parmi les groupes les plus vulnérables face à la pauvreté. À Québec, des associations comme la Table du Pain, présente sur le campus de l’Université Laval, luttent toute l’année contre la précarité étudiante.
La Journée internationale de lutte contre la pauvreté est l’occasion de rappeler les lourdes difficultés financières auxquelles les étudiants sont confrontés chaque année. En 2024, les étudiants de l’Université Laval, ainsi que ceux de toute la région de Québec, subissent une augmentation drastique du coût de la vie. À Québec, la crise du logement aggrave cette situation, particulièrement dans le quartier de Sainte-Foy-Sillery, très prisé par les étudiants.
La réduction de la précarité étudiante reste difficile en raison du manque d’aides financières accessibles aux étudiants. D’une part, de nombreux étudiants méconnaissent les différentes aides auxquelles ils pourraient avoir accès. D’autre part, les bourses disponibles sont souvent insuffisantes, notamment pour les étudiants étrangers, face à la réalité du coût de la vie actuelle.
Le coût du logement n’est pas le seul problème : les prix alimentaires deviennent de plus en plus inaccessibles pour les étudiants, qui peinent à joindre les deux bouts. D’après un rapport de la Fédération étudiante collégiale du Québec, entre 2011 et 2023, les demandes d’aide alimentaire provenant des étudiants de cégep et d’université ont augmenté de 540 % au sein du réseau des banques alimentaires du Québec.
D’un étudiant à l’autre
La Table du Pain est une initiative de la Conférence Marie-Guyart, une association fondée en 2002 sur le campus de l’Université Laval. Composée de 150 étudiants bénévoles, elle distribue des paniers alimentaires aux étudiants dans le besoin.
En partenariat avec Moisson Québec, une banque alimentaire, la Table du Pain collecte chaque année environ 300 000 dollars en produits alimentaires destinés aux étudiants en situation de précarité : “Notre objectif c’est que, même si certains n’auront pas 100 % de ce qu’ils espèrent recevoir, qu’ils aient quand même quelque chose qui peut les soutenir pendant une semaine ou deux”, explique Giresse Illimy Mpey, Vice-Président de la Conférence Marie-Guyart.
A l’hiver 2023, la Table du Pain compte 315 paniers alimentaires donnés lors de la dernière distribution, contre 377 à l’hiver 2024, illustrant la dégradation de la situation des étudiants ces dernières années. L’association souligne également que 80 % des étudiants bénéficiaires sont des étudiants étrangers. L’autre objectif de l’association est donc de lutter contre l’isolement : “ Certains sont un peu traumatisés car ils arrivent dans un nouveau pays, ils n’ont pas d’amis. Alors on veut leur offrir un tissu social qui va leur donner l’élan pour prendre racine ici à Québec”, décrit Jean-Bernard Rousseau, conseiller jeunesse à la Conférence Marie-Guyart.
Malgré cette situation alarmante, Giresse Illimy Mpey reste optimiste quant aux évolutions positives observées chez les étudiants grâce à leurs actions : “Il y a toujours une petite amélioration. L’étudiant arrive à mieux gérer ses économies, mieux son épicerie et il est moins stressé ou anxieux par rapport à ses préoccupations financières et alimentaires”.
D’autres associations comme Frigo Partage, présente aussi à l’Université Laval, ou SOS Ensemble Québec offrent une aide pour lutter contre l’insécurité alimentaire chez les étudiants.
