
Actif depuis plus de 20 ans, le CLAQO est l’un des rares organismes pour le droit au logement en dehors du centre-ville. Afin d’avoir une connaissance encore plus fine de son secteur, le comité a récemment commencé à conduire une enquête sur le logement locatif dans l’arrondissement Ste-Foy.
Celle-ci comporte notamment des questions sur des sujets tels que la proportion du revenu accordé au loyer, la relation locataire-propriétaire et l’état des logements. Outre la collecte d’informations, l’enquête aura également pour but de mieux orienter l’action du comité sur le terrain dans les années à venir.
Les résultats seront dévoilés lors d’une des prochaines soirées de discussion du CLAQO le 30 novembre prochain à 19h00 au centre Claude-Allard. Avec un volume d’appels qui a triplé cette année d’après le comité, le sondage viendra surtout préciser ce qui se voit déjà sur le terrain.

Le Front d’Action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) produit à chaque recensement un «dossier noir» du logement au Québec. Le plus récent a révélé que 45,2% des locataires de Ste-Foy dédient entre 30% et 80% de leurs revenus au logement.
Malgré la réputation de banlieue plus aisée de Ste-Foy et ses environs, M. P. Carrier tient à mentionner qu’il s’agit d’une idée préconçue. « Ce n’est pas vrai du tout. À Ste-Foy, il y a des locataires et de la pauvreté », dit-il. Selon les chiffres du FRAP, 58% des ménages de l’arrondissement sont des locataires, une proportion de 10% plus élevée que celle de la Capitale-Nationale dans son ensemble.
Il tient également à souligner que les locataires ne sont pas que des étudiant.es. Ste-Foy est en effet l’un des pôles d’immigration les plus importants de la ville. Les personnes âgées figurent également en bonne place dans la population que dessert le CLAQO.

Une pression « embourgeoisante »
De tous les problèmes du secteur, «l’explosion des nouveaux développements» exacerbe particulièrement la crise locale du logement depuis les dernières années. Favorisés par le projet de tramway et la transformation de résidences pour personnes âgées en condos de luxe, ces développements sont souvent inaccessibles financièrement pour les locataires du quartier. «On peut dire que c’est une pression embourgeoisante», estime M. P. Carrier.
Pour lui, il ne fait pas de doute que l’ensemble des problèmes de logement de Ste-Foy sont le résultat d’une crise «multifactorielle» plus grande. Il souligne notamment l’arrêt complet de réinvestissement dans le logement social depuis 2019 par le gouvernement de la CAQ comme facteur clé à la crise. Pour lui, cela explique en partie la diminution marquée du nombre de logements abordables dans la province. «La seule solution pour le logement abordable, c’est l’investissement dans le secteur», affirme-t-il.