Selon le bilan démographique du Québec, la province est en pleine transition démographique. Alors que le taux de natalité est en baisse, le taux de mortalité, lui, augmente considérablement. L’Institut de la statistique prévoit en effet que le nombre de décès dépassera celui des naissances à partir de 2027.

Part de la population par groupes d’âge au Québec de 2021 à 2057

Evolution de différents groupes sociaux selon leur âge, au fil de temps, de 2021 à 2024 puis une estimation jusqu’en 2057. Toutes les données utilisées proviennent de l’Institut de la Statistique du Québec

Pourtant, l’Institut de la statistique prévoit une croissance démographique qui pourrait atteindre 10 millions d’habitants en 2054. Cette croissance s’explique par un apport considérable d’immigration dans la province. D’ailleurs, dès 2030, la population du Québec ne pourra plus se renouveler naturellement et dépendra de l’apport migratoire pour croître.

Frédéric Fleury-Payeur, démographe à la Direction des statistiques
sociodémographiques de l’ISQ (Institut de la Statistique du Québec) en charge
du programme des projections démographiques
de l’Institut (photo : Institut de la Statistique du Québec).

Selon une analyse économique du gouvernement du Canada, un vieillissement rapide de la population pourrait plonger le Québec dans un ratio de dépendance démographique, c’est-à-dire qu’une forte pression économique pèsera sur la population active en raison du lourd poids démographique que représenteront les personnes âgées.

Le démographe Frédéric Fleury-Payeur souligne cependant que l’immigration pourrait renverser  la balance en termes de ratio de dépendance démographique au Québec. En effet, comme ces mouvements migratoires feront considérablement grimper le nombre de personnes entre 20 et 64 ans, le bassin de main-d’œuvre sera plus grand. Le spécialiste précise que ce scénario n’est possible que si ces adultes sont sur le marché de l’emploi.