Dans la dernière année, des établissements scolaires comme le CÉGEP François-Xavier Garneau et, tout récemment, le CÉGEP de Sainte-Foy ont pris la décision de rendre la totalité de leur campus sans fumée. L’Université Laval a entrepris des mesures pour réduire les espaces fumeurs, mais n’est pas encore un campus 100 % sans fumer. Annie Montreuil, conseillère scientifique pour l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ), mentionne que l’objectif du gouvernement est d’avoir les établissements collégiaux et universitaires sans fumer d’ici cinq ans.

L’université Laval désire offrir un environnement sans fumée. Comme la loi le demande, les limites de périmètre ont été définies, soit l’interdiction de fumer à moins de 9 mètres des portes, des fenêtres qui peuvent s’ouvrir ou d’une prise d’air qui est rattachée à un espace fermé. Au non-respect de ce règlement, les agents de sécurité sur le campus ont le pouvoir de donner une amende allant de 250$ à 750$. L’Université a produit une carte qui précise les espaces non-fumeur en voici un plan.   

Les collèges et les universités avaient jusqu’à la fin novembre pour produire une politique. C’est ce qu’a fait l’université Laval : celle-ci consiste à « promouvoir le non-tabagisme, d’en favoriser l’abandon, de créer un environnement sans fumée et de se conformer aux exigences législatives ». Ainsi, lUniversité Laval a complété cette politique en interdisant de fumer à moins de 9 mètres de tous les bâtiments.

Une loi qui change les habitudes

Brianda Tamayo, étudiante en soins infirmiers, trouve contradictoire d’étudier dans le domaine de la santé et d’être une fumeuse : « Je ne fumerais pas toute ma vie, j’attends juste d’être vraiment prête pour arrêter », a-t-elle promis. Cette jeune femme n’est pas choquée par les démarches entreprises par certains établissements scolaires. En tant que fumeuse, elle n’arrêtera pas nécessairement du jour au lendemain, elle le fera lorsqu’elle sera prête. C’est d’ailleurs la même chose pour plusieurs fumeurs, mentionne-t-elle.

Dans la pensée où dans quelques années le campus de l’Université Laval deviendrait 100% sans fumée, Mme Tamayo opterait pour l’idée que soit déterminé tout de même un endroit déterminé sur le campus pour les fumeurs sans qu’ils aient à sortir du territoire de l’Université. Les règles sont généralement bien respectées par les fumeurs.  Brianda le mentionne : «Quand je fume, je vais vraiment l’autre côté de la rue. Il y a des lignes pour bien indiqué à partir d’où on ne peut pas fumer ». Les limitations sont donc bien connues par les gens concernés.

L’INSPQ rassemble plusieurs experts qui ont pour rôle de traduire la littérature scientifique sur le tabagisme. C’est à l’aide de ces documents et de cette vulgarisation que les décideurs et les gouvernements lancent des campagnes et des plans d’action pour aider à sensibiliser les gens sur le tabagisme.

Annie Montreuil, conseillère scientifique à l’INSPQ dans l’équipe du tabagisme, explique que le tabagisme est une forte dépendance. Il faut de la volonté pour pouvoir arrêter. Tout comme Mme Tamayo avait répondu, elle confirme que ce n’est pas en imposant l’interdiction de fumer que cela fera arrêter les fumeurs.

Selon Mme Montreuil, la sensibilisation par les campagnes médiatiques, les dépliants offerts dans les établissements scolaires et de santé, les hausses de taxes sur les produits du tabac et les services offerts pour aider les gens à arrêter de fumer sont tous des moyens qui aident ces gens à prendre la décision d’arrêter.

L’idée d’un campus 100% sans fumée viens d’une obligation légale c’est-à-dire que l’objectif du gouvernement de mettre les CÉGEPS et les Universités sans fumée vient d’une révision de la loi effectuée en novembre 2015. Depuis, le gouvernement avait donné jusqu’en novembre 2017 aux établissements pour élaborer leur politique sur le tabagisme permettant d’atteindre l’objectif d’un espace sans fumée dans cinq ans.

«Ils ont laissé une marge de manœuvre plutôt que d’émettre du jour au lendemain l’obligation d’une complète interdiction de fumer», explique la conseillère scientifique de l’INSPQ. Il s’agit aussi de poursuivre dans le même ordre d’idée que les établissements scolaires primaires et secondaires qui sont sans fumée. Le gouvernement veut amener les étudiants à suivre un parcours scolaire sans tabac, et ce jusqu’aux études supérieures.