Lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre dernier, l’Université Laval a organisé sur son campus des activités de commémoration. Cet événement s’inscrit dans les efforts de l’Université afin de promouvoir l’harmonie et la sensibilisation aux peuples des Premières Nations.
L’activité a débuté avec une prestation de tambours et de chants de guérison en l’honneur des ancêtres. M. Édouard Kistabish, ancien chef de la communauté Anicinape de Pikogan, a ensuite livré un témoignage sur son expérience en tant que survivant des pensionnats: « On m’a traité de sale Indien et c’était plus dur qu’un coup de bâton. »
La journée s’est poursuivie avec les discours de la sénatrice innue-québécoise Michèle Audette et du Dr Stanley Vollant, premier chirurgien autochtone du Québec.
Lors de son allocution, la sénatrice Audette a rappelé la tragédie de Joyce Echaquan et la réalité de la discrimination vécue par les Premiers Peuples : « Moi, j’y crois au racisme systémique. Ce n’est pas un mot qu’on aime, mais c’est un mot que l’on change par des actions. Le système, ce n’est pas juste une feuille, ce sont des humains qui l’animent. »
La sénatrice en a aussi profité pour s’adresser directement au ministre des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, qui était présent dans l’assistance. Elle a affirmé qu’il restait encore des changements à faire, notamment dans les hôpitaux, tout en reconnaissant les efforts qu’il déployait pour les mettre en œuvre.
Initiative symbolique et concrète
La cérémonie commémorative du 30 septembre dernier faisait partie intégrante de la politique d’engagement de l’Université Laval envers les Premières Nations. Pendant la séance, Mme Caroline Senécal, vice-rectrice aux affaires étudiantes, a pris la parole pour introduire le plan En action avec les Premiers Peuples.
Mme Nadine Rousselot, membre de la nation Innue et directrice des affaires des Premiers Peuples de l’Université, explique qu’il s’agit d’un programme en vigueur depuis décembre 2021, composé de sept volets visant la réconciliation et le soutien aux étudiants autochtones. Il a mené, entre autres, à la création d’un centre d’aide aux étudiants autochtones, au développement de partenariats avec les Premières Nations et à la mise en place d’une gouvernance autochtone pour coordonner le plan de réconciliation. Plusieurs projets découlant de cette initiative voient le jour, dont le milieu de vie autochtone, actuellement en construction. Une mise à jour du plan En action avec les Premiers Peuples est également en cours.
Au sujet de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, Mme Rousselot précise qu’il s’agit d’un « événement porteur de sens » et que, dans les démarches de l’Université pour faire un pas vers la réconciliation, il convenait de faire quelque chose de « significatif et symbolique » avec une portée « très concrète ».
La directrice des affaires des Premiers Peuples soutient que cette journée doit servir à la sensibilisation, qu’il ne s’agit pas d’une fête, mais d’un moment de commémoration pour tous les sévices du passé.

















