La Réserve navale de la Marine royale canadienne a tenu des exercices militaires à Québec à la fin du mois d’octobre. Les marins affiliés à l’Équipe de sécurité navale (ESN) ont pu s’entraîner afin d’exercer plusieurs compétences jugées essentielles aux missions de la Marine royale canadienne. Mais l’exercice ne se limitait pas qu’à un entraînement en bonne et due forme. Il visait également à redorer l’image d’une armée malmenée par le Vérificateur général du Canada.

Les six unités québécoises de l’ESN de la Réserve navale canadienne se sont donné rendez-vous au Bassin Louise à Québec à la fin du mois d’octobre. Durant 48 heures, les réservistes ont simulé divers scénarios sur terre, mais aussi sur le Fleuve. Les médias ont été invités à assister à bord d’une embarcation légère aux différents exercices en mer. Vitesse élevée, simulation d’interceptions et émotions fortes ont contribué à transmettre l’idée que la vie au sein de la Réserve navale est exaltante. La Réserve visait ainsi à promouvoir ses opérations et à susciter un intérêt pour une carrière militaire qui ne séduit plus comme avant. Un devoir clairement établi par une nouvelle orientation politique de la Défense nationale.

En 2017, le gouvernement canadien annonce la refonte de la politique canadienne en matière de défense. Cette nouvelle politique intitulée « Protection, sécurité, engagement » vise notamment à palier des insuffisances décelées dans l’ancienne politique élaborée en 2008 par le gouvernement conservateur sous le titre « Canada d’abord ».

Les marins de la Réserve navale ne profitent pas des mêmes ressources que la Marine régulière tant au niveau de l’entraînement que du matériel disponible. Une situation déplorée par le Vérificateur général du Canada. Crédit photo: JFD

Les principales recommandations de cette nouvelle politique s’articulent autour de l’accélération perceptible du processus d’embauche de la Réserve navale canadienne, ainsi que sur la création d’une nouvelle unité d’intervention, l’Équipe de sécurité navale (ESN). Le Ministère de la défense espère que les caractéristiques spécifiques de l’ESN qui se veut « modulaire, évolutive, flexible et déployable » contribueront à la croissance du nombre de réservistes engagés par l’Armée canadienne. Finalement, de tels entraînements permettront un arrimage de l’expertise des unités de la Réserve avec celles de l’armée régulière.

Le Capitaine de Corvette Mathieu Leroux se félicite de la qualité du recrutement. Quant à lui, le « leading seaman » Mathieu Barron explique la mission que l’ESN a effectué en Corée du Sud.

Un rapport dévastateur

En 2016, le vérificateur général du Canada publiait un rapport d’audit dévastateur. En voici les principales conclusions:

  • Les unités de la Réserve de l’Armée ne « disposent pas de directives claires pour se préparer en vue de missions internationales d’importance »
  • La Réserve de l’Armée ne « dispose pas du nombre de soldats dont elle a besoin »
  • Elle ne « profite pas de toute l’information requise pour déterminer si les soldats sont prêts en vue d’un déploiement éventuel »
  • Le recrutement et le « taux de rétention » des soldats réservistes sont à la baisse
  • Le budget alloué à la Réserve n’a « pas été conçu pour financer entièrement l’instruction et les autres activités des unités ».

L’aspect central de Québec a séduit Mathieu Leroux, qui croit que des exercices en milieu urbain correspondent à la mission de l’ESN. Il précise par ailleurs que le mandat de la Réserve navale pourrait s’étendre à des missions sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU) si le pays en exprimait la volonté.

De nouvelles mesures pour faciliter l’embauche

La Réserve navale a mis en place un processus accéléré d’embauche. Ce qui pouvait prendre des mois se compte aujourd’hui en semaines. Ce procédé accéléré constitue le fer de lance d’une nouvelle approche basée sur la multiplication des exercices, la formation continue des recrues et l’arrimage entre les formations de la force régulière et celles des unités de réserve.

Missions de l’Armée canadienne:

L’Armée canadienne doit pouvoir répondre à plusieurs types de mandats. La multiplicité de son action exige une formation et un financement que certains voudraient voir augmenter.

Source: Vérificateur général du Canada (2016)

Quelques chiffres sur la Réserve navale:

En 2016, le Vérificateur général du Canada concluait que la Réserve navale canadienne n’arrivait pas à répondre aux impératifs budgétaires et militaires prévus par la Défense nationale. Le recrutement déficient faisait partie des principaux reproches adressés à l’Armée canadienne.

Source: Vérificateur général du Canada (2016)