Halloween est la deuxième fête pour laquelle les Québécois dépensent le plus d’argent, après Noël. Entre les costumes et les bonbons, la citrouille, la courge la plus populaire, tient une place toute particulière dans cette fête emblématique. Mais une fois la fête passée, la citrouille peut aussi se décliner dans les assiettes. Chefs cuisiniers et nutritionnistes mettent en avant les propriétés gustatives et nutritionnelles de cette cucurbitacée.

A l’approche des premières neiges, les courges d’automne prennent d’assaut les étals de légumes du Québec. Originaires d’Amérique, elles ont été cultivées depuis des siècles par les autochtones. Leur patient travail de sélection a abouti aux nombreuses variétés que l’on connaît actuellement. Avec sa chair orange légèrement sucrée, la citrouille n’est qu’une des centaines de variétés de cucurbitacées cultivées dans le monde. Selon un rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), plus de 14 000 tonnes de citrouilles ont été commercialisées au Québec en 2015, sur une superficie de 524 hectares. (Source :  Profil sectoriel de l’industrie horticole du Québec)

Petits et grands arpentent les champs à la recherche de la citrouille idéale. (Crédit photo : Mélanie Merlin)

A quelques kilomètres de Québec, la ferme Bédard et Blouin est en effervescence. « Tout le mois d’octobre, les gens viennent cueillir des citrouilles chez nous », se réjouit Edith Bédard Mathieu, qui travaille à la ferme depuis plusieurs années. En ce samedi 20 octobre, les champs nus sont couverts de taches orange vif à perte de vue, au milieu desquelles marchent quelques cueilleurs.

Crédit vidéo : Irina Lafitte

Surtout associée à la fête d’Halloween, la courge n’est pas toujours reconnue pour ses qualités gustatives, certains se contentant de l’utiliser comme élément de décoration. Catherine Lepage, nutritionniste à Québec, regrette cette habitude : « Ce n’est pas juste pour décorer, c’est très nutritif. Quand on a terminé de la conserver sur le coin de notre galerie, ça peut être intéressant de la manger. »

Le chef cuisinier du Bonne Entente à Québec, Patrick Dubé, n’hésite pas à jouer des atouts qu’apportent les différentes courges durant le mois de l’Halloween. Le chef détaille le parcours de la citrouille des champs aux assiettes :

Crédit audio : Mélanie Merlin

La courge, un atout santé

Alors que les légumes frais se font plus rares en automne, la courge est une source nutritionnelle de qualité. Selon Catherine Lepage, « le contenu le plus élevé est en vitamine A, qu’on retrouve dans tous les légumes orange, comme les carottes ou les patates douces. Il y a aussi des antioxydants comme les caroténoïdes. Ces vitamines vont beaucoup contribuer à la vision et aux défenses du système immunitaire. »

Cet apport varie en fonction de la variété de la courge :

 

Types de courge Nutriments Quantité par 125 ml de courges cuites (% ANR)
 Courge musquée  Vitamine A

 Vitamine C

 Potassium

 413 μg (52 %)

 16 mg (20 %)

 308 mg*

 Citrouille  Vitamine A

 Vitamine C

 Potassium

 324 μg (41 %)

 6 mg (7 %)

 298 mg

 Courge de Hubbard  Vitamine A

 Vitamine C

 Potassium

 327 μg (41 %)

 10 mg (12 %)

 388 mg

 Courgeron (courge  poivrée)  Vitamine A

 Vitamine C

 Potassium

 23 μg (3 %)

 12 mg (15 %)

 473 mg

 Courge spaghetti  Vitamine A

 Vitamine C

 Potassium

 5 μg (1 %)

 3 mg (4 %)

 96 mg

Source : Extenso, Université de Montréal

La nutritionniste insiste sur les bienfaits de la courge. Riche en glucides et en fibres, elle est conseillée pour tous types de régimes alimentaires.

Catherine Lepage ajoute que certaines variétés peuvent remplacer avantageusement des aliments dans le cadre d’un régime faible en calories : « La courge spaghetti peut être intéressante. Ça prend beaucoup plus de volume dans l’estomac. Ça va être plus rassasiant et beaucoup moins calorique que des pâtes. »

Les graines de courges sont elles aussi très nutritives. Toutefois, les apports nutritionnels varient selon la préparation. Par exemple, « On peut rôtir les graines au complet avec les cales. C’est plus avantageux car il y a plus de fibres », complète Catherine Lepage.