La saison de Basket-Ball du Rouge et Or vient de tirer à sa fin et les athlètes sont en mesure de se concentrer entièrement sur leur fin de session universitaire.Rencontre avec la réalité des étudiants-athlètes au sein d’un établissement d’enseignement supérieur, comme l’Université Laval.

Un horaire atypique

Chaque semaine, Jane assiste à une vingtaine d’heures de cours pour compléter son baccalauréat. Elle pratique aussi son sport préféré, le basketball, deux heures par jour, du lundi au vendredi. Sa journée ne s’arrête pas là. « Je soupe vers 20h30 et j’étudie de 21h à minuit », affirme la finissante au baccalauréat en chimie. De plus, l’athlète consacre un jour par semaine pour travailler à l’extérieur du campus.

Malgré son horaire chargé, Jane Gagné ne sent pas que sa vie sociale est brimée. « J’en ai une avec mes coéquipières, parce qu’on est toujours ensemble », dit-elle.

Jane Gagné a été élue basketteuse de l’année au Québec. L’ailière du Rouge et Or a également fait sa place sur la première équipe d’étoiles U SPORTS. (Crédit photo : Anne-Sophie Maltais)

Le sport au cœur de la réussite scolaire

Guillaume Giroux, entraîneur-chef de l’équipe féminine de Basketball du Rouge et Or de l’Université Laval, invite à dépasser les stéréotypes envers les coachs. « On a l’air de juste se soucier du sport dans lequel on fait parce que c’est notre travail, mais ça demeure qu’un coach en milieu scolaire, peu importe le niveau, devrait porter attention aux côtés académiques », explique-t-il. Il accorde lui-même une grande importance à la réussite universitaire de ses joueuses, en suivant attentivement leur résultat. L’entraîneur souligne que c’est juste de rappeler aux athlètes que l’important, ce sont les études avant tout. Selon lui, le sport est important, mais il faut que les étudiants trouvent un équilibre entre la pratique sportive et leurs résultats .

Le sport universitaire vante le dépassement de soi et la quête de l’excellence – Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) 

Au cours des dernières années, de nombreuses études neurologiques nord-américaines ont d’ailleurs mis en évidence que les élèves qui font de l’activité physique « ont un meilleur rendement scolaire que ceux qui n’en font pas. » Ces études mettent en évidence certaines améliorations flagrantes auprès de ces étudiants.

Crédit infographie : Anne-Sophie Maltais et Malika Schneider

Des bourses incitatives

Les systèmes de bourses actuels motivent de nombreux étudiants à poursuivre leurs études. La passion du sport les pousse à se surpasser aussi bien dans le sport, que dans leur réussite universitaire. Chaque année, les étudiants-athlètes du Rouge et Or de l’Université Laval reçoivent en moyenne plus de 220 000 $ en bourses d’études.

« J’ai eu des bourses d’étude qui permettaient de payer mon baccalauréat. Ça pèse beaucoup dans la balance et j’aimais beaucoup le basket aussi donc ça m’a permis de continuer », soutient Jane Gagné, l’athlète de 22 ans.   Son entraîneur-chef, Guillaume Giroux tient le même discours. Selon lui, les bourses sont « un incitatif pour les étudiants-athlètes. » Ils doivent toutefois respecter des standards scolaires afin d’y avoir accès.

« Je crois énormément dans le sport-étude, parce que ça garde les jeunes à l’école pendant quelques temps. Le fait de pratiquer un sport au niveau universitaire pousse de nombreux étudiants à poursuivre leurs études au 2e cycle, à la place de tenter leur chance dans le milieu professionnel directement après l’obtention de leur diplôme de premier cycle », explique-t-il.

Des ajustements particuliers

Certains programmes, facultés et départements s’ajustent facilement aux réalités de vie des étudiants-athlètes. Pour les championnats et les tournois importants, il existe une certaine souplesse. Par exemple, les étudiants peuvent faire leur examen avant les autres étudiants ou bien après, selon les dates de tournois.

L’entraîneur-chef de l’équipe féminine de basketball, Guillaume Giroux, assure que dans certaines universités, les professeurs transmettent des examens sous-scellés aux coachs. Ainsi, durant les championnats ou les compétitions, sur la route, l’étudiant en question doit remplir son examen sous la surveillance de leur coach, aux mêmes heures que les autres étudiants. Il soutient qu’il s’agit d’une formule intéressante, toutefois absente à l’Université Laval.

Pour l’équipe de basketball féminine du Rouge et Or, la fin de semaine n’est pas toujours synonyme de repos. Même si elles n’ont pas de pratiques la fin de semaine, elles ont régulièrement des matchs  le vendredi ou le samedi. De plus, elles doivent parfois partir en tournoi du jeudi au dimanche, ce qui implique de manquer parfois jusqu’à deux journées d’école.

Celle qui a été élue joueuse de l’année  au Québec, Jane Gagné, le confirme, les enseignants sont très conciliants face à sa situation. Après avoir été forcée de manquer une semaine d’école à la suite d’une opération au genou, elle affirme que son département a été très compréhensif. Ils sont aussi compréhensifs lorsque Jane doit manquer quelques jours d’école pour des tournois ou des matchs.

Cégep et université : des expériences différentes

Guillaume Giroux a entraîné des équipes de basketball pendant 14-15  ans au Cégep de Montmagny. Il explique qu’il existe une différence flagrante entre le fait de superviser des jeunes du Cégep et des universitaires, dans la pratique sportive.

Guillaume Giroux a participé à de nombreux championnats avec le Collège Mont-Morency, l’Université McGill et l’Université Laval. (Crédit photo : Malika Schneider)

Crédit audio : Malika Schneider

« [En tant que coach], on fait un réel suivi avec la cote R pour que les étudiants puissent rentrer dans certains programmes universitaires », souligne M. Giroux. Il souligne que la dynamique est d’un autre ordre auprès des étudiants-athlètes dans des établissements d’enseignement supérieur. En effet, l’entraîneur chef soutient que les étudiants-athlètes au niveau universitaire arrivent avec des ambitions bien précises et une grande autonomie. La majorité des étudiants-athlètes ont conscience du travail qu’ils doivent fournir pour atteindre leurs objectifs de vie, de carrière.

En tant qu’entraîneur, M. Giroux apprécie de pouvoir travailler à temps plein dans le milieu du sport grâce aux équipes universitaires. « On peut s’investir et aller plus profondément dans notre approche de coaching. Ce qui est le fun avec ce groupe d’âge-là, les 20-25 ans, c’est qu’on peut y avoir un lien qui se crée plus facilement et on peut se dire les vraies choses. Des fois les plus jeunes sont, soit trop susceptibles ou ne sont pas en mesure de prendre l’information, comme tu le souhaiterais. Tandis que là, il y a un réel lien avec les athlètes », explique M. Giroux.

Il convient notamment qu’il est plus facile pour lui de les guider dans leurs ambitions au cours u parcours universitaire des athlètes.

Avec le soutien de nombreux organismes

Le sport universitaire est soutenu par de nombreux organismes pour offrir un environnement stable et professionnel aux étudiants-athlètes des différentes universités à travers le Québec. Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) fait partie de ces acteurs. Sa mission consiste « à fournir le cadre, les outils et l’accompagnement adéquats pour aider les commissions, les directions et les établissements scolaires à soutenir l’apprentissage, la persévérance, la réussite, la communication, la valorisation et la santé des jeunes du Québec. »

Le RSEQ (cet hyperlien devrait être attaché à la première fois dont il est question du RSEQ) regroupe de nombreux établissements à travers la province, et ce, à tous les niveaux scolaires : primaire, secondaire, cégep et universitaire.

Le soutien de ces ressources a également un impact sur la réussite scolaire de nombreux étudiants-athlètes à travers la province. Le RSEQ contribue à créer l’environnement et l’encadrement nécessaires pour stimuler la réussite chez les élèves, améliorant de manière globale et durable la motivation et les comportements en milieu scolaire.

Près de 2727 établissements à travers la province sont adhérents de ce réseau afin d’encourager la réussite scolaire tout en incitant à la pratique sportive.

Crédit infographie : Anne-Sophie Maltais