En ce jour d’élections présidentielles américaines, le Canada suit de près la situation. Qu’importe le résultat final, Ottawa s’attend à des changements majeurs. Le Canada, allié proche et voisin des États-Unis, se trouve directement concerné par les orientations politiques de son partenaire, ce qui rend cette élection particulièrement cruciale
Le retour de Donald Trump à la présidence pourrait entraîner des frictions entre les deux nations. Avec sa politique « America first », Trump envisage d’instaurer des tarifs douaniers de 10 % sur les importations canadiennes, comme lors de son premier mandat.
Plusieurs experts affirment que Kamala Harris, quant à elle, pourrait poursuivre les politiques protectionnistes déjà mises en place par l’administration Biden.
Autant les démocrates que les républicains souhaitent limiter l’accès au marché américain. De telles mesures auront des impacts majeurs pour l’économie canadienne. Le pays pourrait accuser des coûts économiques d’environ 30 milliards de dollars. « On ne souhaite pas que des politiques protectionnistes soient mises en oeuvre », explique le délégué du Québec à Washington Benjamin Blair.
En ce qui concerne l’accord de libre-échange entre les États-Unis et le Mexique (qui doit être renégocié en 2026), Donald Trump a exprimé sa volonté de rouvrir les discussions. La candidate démocrate Kamala Harris, de son côté, se dit plutôt contre cet accord.
Impact sur l’immigration
Sur le plan de l’immigration, les politiques migratoires pourraient également différer entre les deux partis. En effet, Trump durcit les règles d’entrée sur le territoire et pourrait adopter une position plus stricte vis-à-vis des frontières, ce qui pourrait affecter la circulation entre les deux pays. Quant à elle, Harris adopterait une politique migratoire plus souple, encourageant la mobilité transfrontalière et facilitant le processus d’immigration.
On se souvient que le 24 janvier dernier, le premier ministre Justin Trudeau avait annoncé la réactivation de l’« Équipe Canada » pour discuter de l’élection présidentielle américaine et préparer un éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Car, l’administration Trump (2017-2021) a représenté un « point de rupture » dans les relations canado-américaines, dont les effets ont continué à se faire sentir pendant la présidence de Joe Biden.
L’élection de Kamala Harris favoriserait une coopération plus forte avec le Canada sur les plans économique, environnemental et sécuritaire, créant un climat propice aux échanges équilibrés et à la stabilité diplomatique. À l’inverse, un second mandat de Donald Trump pourrait mener à des tensions croissantes, en raison de son approche protectionniste et de sa politique environnementale divergente. Pour le Canada, ces différences pourraient significativement redéfinir les relations bilatérales et orienter le pays vers de nouveaux ajustements face à son voisin états-uniens.