Alors que le gouvernement Legault a minimisé l’importance du sport à l’école pour la rentrée 2020, athlètes, parents et entraîneurs se sont mobilisés, car ils croient que le sport est un élément essentiel pour la réussite académique des élèves. 

Source vidéo : https://www.rseqmontreal.com/fr/actualites/2015/02/18/la-reussite-scolaire-par-le-sport/

S’adapter aux règles sanitaires

Cédric Bouillon, entraineur d’athlétisme à Rimouski, explique comment se déroule la reprise des activités sportives. La reprise des activités est une bonne nouvelle d’après lui, le sport occupant une grande place dans la ville. Selon ce dernier, les jeunes ont besoin de bouger et de socialiser. « Évidemment, il a fallu s’adapter », dit-il. Pour l’instant, les athlètes s’entrainent à l’extérieur, donc il est facile de suivre les règles sanitaires, commente-t-il. « Ils ont assez d’espace pour respecter les deux mètres de distanciation et j’apporte toujours une bouteille de désinfectant pour les mains », affirme l’entraineur. Le problème, évoque M. Bouillon, sera plus lorsque les entrainements auront lieu à l’intérieur en raison de la température, à partir du mois de novembre.

« Nous allons devoir repenser les plages horaires pour éviter d’être là en même temps qu’un autre club, ce qui est le cas en temps normal à cause d’un manque d’installations sportives dans la ville ». – Cédric Bouillon, entraîneur au Club Coubertin de Rimouski

La distanciation physique sera difficile et demandera d’être très vigilants et de s’assurer de respecter les règles afin d’éviter que la situation dans la région ne se détériore, affirme Cédric Bouillon. La reprise des activités sera ardue, mais nécessaire pour la santé des jeunes, de son avis.

L’inquiétude des parents

Christian Gaudreault est père de trois enfants, fréquentant une école primaire de Rivière-du-Loup, qui pratique chacun un sport. Il est important pour lui que ses enfants soient actifs et c’est l’avis de plusieurs personnes. Près de  65 000 personnes ont signé une pétition lancée sur Facebook pour que les jeunes puissent pratiquer leur sport dans l’enceinte de l’école. Il était donc en désaccord avec la décision de suspendre les activités parascolaires prise par le Ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, même s’il sait que « la santé publique a de bonnes intentions ». M. Gaudreault est content de la décision de reprendre les activités, car cela « permet aux jeunes de socialiser, de dépenser leur énergie ». La reprise pose un risque de contamination, admet-il, mais des mesures ont été prises afin de s’assurer de la sécurité des jeunes comme le lavage des mains et le port du masque. « Il y a une certaine rigueur » observables dans les endroits sportifs comme les arénas, dit-il. Les activités sont ainsi possibles mais surtout nécessaires, exprime-t-il. Le père de famille explique que la privation de sport peut par exemple diminuer la concentration des jeunes atteints d’un trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH), mais aussi les autres :

« Les jeunes ont besoin de bouger. L’isolement des jeunes peut avoir des conséquences encore plus néfastes que la COVID-19 elle-même. Si les jeunes sont privés d’activités sportives, cela peut avoir des conséquences, surtout pour les jeunes atteints d’hyperactivité qui ont besoin de bouger pour se motiver et être plus concentrés ». – Christian Gaudreault, père de trois jeunes enfants fréquentant une école primaire de Rivière-du-Loup

Le sport pour la réussite

Luc Nadeau, professeur au Département d’éducation physique de l’Université Laval, donne son avis sur les effets du sport sur l’apprentissage et la réussite scolaire. Selon lui, le sport a un effet sur l’apprentissage, mais pas un effet direct. Il peut avoir un impact positif jusqu’à un certain point, souligne le professeur. Les avantages disparaissent lorsque le sport « occupe trop de temps dans l’horaire », explique-t-il. Ce n’est pas le cas de tous les athlètes, déclare-t-il. « La pratique d’activités physiques a des effets bénéfiques qui sont démontrés sur la concentration et la motivation », affirme M. Nadeau. Les programmes Sports-études en sont la preuve : « certains élèves sont donc capables d’arriver aux mêmes résultats scolaires avec la moitié du temps d’études ». Selon l’enseignant, ces programmes sont toutefois principalement accessibles aux « jeunes qui sont déjà favorisés et qui ont de la facilité à l’école ».