C’est dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux et envoyé par courriel aux parents que l’école a annoncé cette décision. À la veille de cette annonce, une réunion entre des membres de l’administration de l’école, des parents et certains élèves s’est tenue dans la bibliothèque de l’école. Les parents d’élèves ont tenté de faire renverser la décision en alimentant les discussions sur le bien-être des jeunes dans leur parcours scolaire. La proposition a finalement été approuvée par 9 voix contre 8.
La décision finale a suscité de vives réactions chez les élèves et les parents de l’école. Des témoignages rapportent que plusieurs élèves sont sortis en pleurant de la réunion. Est-il alors juste de demander à des élèves de secondaire 4 et 5 de choisir entre le sport et les études dans leur parcours scolaire ? Pourquoi doivent-ils faire ce choix alors que dans d’autres écoles, les élèves arrivent à concilier les deux, y compris dans les programmes sports-études encore plus exigeants en terme de temps que ceux des concentrations sportives ?
Trop complexe
L’école du Plateau à La Malbaie justifie cette décision en expliquant que l’aménagement des horaires devenait trop complexe pour les élèves inscrits à la fois dans un programme enrichi et en concentration sportive. Selon la directrice, Élise Croteau, le nombre d’élèves souhaitant cumuler les deux parcours est trop élevé, ce qui complique la formation des groupes en début d’année.
Pourtant, cette organisation fonctionnait les années précédentes, ce qui suscite d’autant plus l’incompréhension des élèves et de leurs parents. Un ancien élève en sport-études — voir notre vidéo ci-dessous qui détaille ce types de programme — que nous avons rencontré affirme que malgré les difficultés et les efforts nécessaires, il est tout à fait possible de concilier les deux. D’ailleurs, de nombreuses écoles offrent des programmes sport-études, bien plus complexes à organiser que les concentrations sportives, sans rencontrer de problèmes d’horaires, et ce, depuis plusieurs années.
Même si tous les élèves ne parviennent pas à pratiquer leur sport tout en suivant un parcours enrichi, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, pense qu’il faut tout de même laisser la chance à ceux et celles qui en sont capables.
Je demande formellement au CÉ de l’école du Plateau & au CSS de Charlevoix de revoir la décision afin de ne pas pénaliser les élèves.
On veut la création de projets particuliers dans les écoles sec du Qc. Ils font aimer l’école et sont source de motivation. Il en faut+, pas – ! https://t.co/BIFcAi6Opw
— Bernard Drainville (@BDrainvilleQc) January 14, 2025
Réussite éducative
Les recherches effectuées par le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) en 2013 démontrent que la pratique d’un sport à l’école est associée à divers facteurs favorisant la réussite éducative. Par exemple, les jeunes sportifs valorisent davantage l’école, sont moins susceptibles de décrocher et développent des compétences telles que la persévérance et une meilleure concentration. De plus, les statistiques compilées par le RSEQ confirment que le sport étudiant est lié au succès scolaire, se révélant ainsi incontournable pour la réussite académique des jeunes Québécois. De plus, une étude menée par Mathieu Pitre Durocher en 2018 à l’Université de Sherbrooke examine la relation entre l’activité physique et les résultats scolaires chez les jeunes de 14-15 ans. Bien que cette étude n’établisse pas de lien causal direct, elle suggère une relation positive entre ces variables.
Notre rencontre avec la coordinatrice des disciplines du PALS (Programmes Arts-Langues-Sports) de l’école secondaire de Pointe-Lévy, Mélanie Cayouette, confirme les résultats des études énoncées ci-dessus.
L’enfant s’épanouit dans son sport et on le ressent dans son succès académique. (Mélanie Cayouette)
Cependant, le cas de l’école de la Malbaie n’est pas isolé. Plusieurs autres établissements ont pris des décisions similaires ces dernières années. Reste à voir si l’école du Plateau reviendra sur la sienne et si elle pourrait avoir un impact sur d’autres écoles secondaires du Québec.