QUÉBEC — Aller hors de sa zone de confort pour créer une œuvre spéciale, c’est la consigne que le festival du Jamais Lu a donné à ses quinze auteurs. L’événement, présenté hier, se tiendra du 28 au 30 novembre prochain au bar-coop L’AgitéE et au Théâtre Périscope.

La directrice du festival, Marcelle Dubois, et les deux directrices artistiques, Anne-Marie Olivier et Edith Patenaude, étaient réunies hier au Théâtre Périscope pour dévoiler la programmation de la troisième édition du Jamais Lu de Québec. Une édition qui, pour Marcelle Dubois, aura un bon équilibre, puisque de nouvelles paroles et des habitués travailleront ensemble autour d’une même thématique : Là où on a peur. Les auteurs auront pour mission d’affronter leur peur, quelle qu’elle soit, et de s’en inspirer. «Étaient-ils game de sortir de leur confort et d’affronter la peur?», a lancé Édith Patenaude?

Le festival se composera de trois soirées. La première se déroulera à L’AgitéE. Catherine Dorion y animera une table ronde autour des tabous d’aujourd’hui. Un chroniqueur, un animateur, une poète et une infirmière prendront la parole à ses côtés, ainsi que le public, qui est vivement encouragé à y participer. Ce sera suivi pas deux lectures de textes inédits : Maryse Lapierre traitera du rapport au temps, tandis que la plume experte de Michel Nadeau livrera un texte «personnel et riche», a indiqué Édith Patenaude.

La deuxième soirée sera consacrée à des lectures de 15 minutes de textes en gestation et aura pour volonté «d’activer le moteur des auteurs», a précisé Édith Patenaude. Les directrices appellent cet exercice L’accélérateur de particules.

Cinq plumes seront présentes, toutes différentes les unes des autres. Marc-Auger Gosselin, Véronique Côté, Daniel Danis, Jean-Michel Girouard et Isabelle Hubert présenteront leur œuvre en évolution à L’AgitéE.

À l’occasion de la troisième et dernière soirée du festival, le Théâtre Périscope sera transformé en lieu intime et passera de la noirceur à la lumière, comme l’illutre Mme Patenaude. En première partie, 10 auteurs auront un espace libre pour parler de la peur. En seconde partie, ces mêmes auteurs se réuniront pour un DJ set de fin de soirée. «Parce que quand on a peur, c’est mieux d’être ensemble», rappelle Édith Patenaude.

Rassembler une génération

Le Jamais Lu a été crée à Montréal avec le désir de rassembler toute une génération d’auteurs pour qui il était difficile d’accéder au plateau. Aujourd’hui, le festival n’a plus seulement la volonté d’être une vitrine. Pour les directrices, le plus intéressant est de travailler sur un territoire unique où la parole de l’auteur est en lien direct avec le public, le tout en dehors du processus de marchandisation.

La démarche principale du festival est de donner, ou de redonner la parole à l’écrivain. Marcelle Dubois expliquait qu’il est un «acteur citoyen qui peut prendre la parole partout et en toutes circonstances». Avec la création de l’édition de Québec, le festival est entré dans une ère nouvelle.

Une zone de circulation entre les auteurs s’est créée à partir des différents points d’attaches que le Jamais Lu a à travers l’Ouest canadien et le reste du monde. De Montréal à Québec, en passant par Ottawa et même la France, le Jamais Lu est devenu une sorte de grande famille où les habitués se retrouvent à chaque édition.