Lévis Refuse, une association contre l’installation des compteurs intelligents d’Hydro-Québec, a tenu mardi soir dernier une rencontre informative à Saint-Jean Chrysostome sur cette technologie. Jocelyne Breton et Luc Forbeaux, principaux membres de l’organisme, ont expliqué les multiples implications sur les risques pour la santé, sur la tarification et sur les dérives potentielles de l’atteinte à la vie privée.

D’emblée, Mme Breton a fait connaître le point de vue du regroupement citoyen qu’elle représente. Concrètement, Lévis Refuse prône l’application du principe de précaution quant à l’utilisation des compteurs émetteurs de radiofréquences (RF). « Tant qu’il ne sera pas prouvé que la technologie est sécuritaire, on est contre sa distribution », a-t-elle affirmé.

Selon M. Forbeaux, les risques pour la santé sont bien réels. « Il y a des milliers d’études qui ont été publiées concernant la nocivité de l’exposition des humains aux ondes radio », a-t-il mentionné.

D’après ses dires, le point d’achoppement consiste dans le fait que les autorités chargées d’étudier et de légiférer sur le sujet, soit la Société Royale et Santé Canada, n’ont pas tenu compte de certaines données névralgiques afin d’avoir un portrait juste et global de la situation.

« Le problème c’est que le Code de Sécurité 6 ne tient pas compte des effets biologiques de la technologie sur les êtres humains, mais simplement des effets thermiques », a allégué M. Forbeaux. Par ailleurs, la problématique s’avère aussi de nature financière.

Mme Breton croit que le nouveau mode de facturation sera désavantageux pour les clients résidentiels d’Hydro-Québec. « La facturation des kWh se calcule désormais quotidiennement », a-t-elle précisé en ajoutant que les journées où la consommation excédera le nombre de kWh chargés au tarif préférentiel, le tarif régulier entrera immédiatement en vigueur  jusqu’à la fin de la journée.

Cela constituerait un désagrément par rapport au mode de facturation mensuel. Elle a mentionné que plusieurs clients de la première phase d’installation des compteurs, dans la région de Montréal, ont vu leur facture grimper significativement. Mais il y aurait plus insidieux encore.

Selon M. Forbeaux, les compteurs intelligents seraient munis d’une puce capable de se connecter avec les électroménagers à l’intérieur des domiciles et de récupérer de l’information. « On craint que cela ne donne lieu à d’importantes dérives portant atteinte à la vie privée », a-t-il déploré en ajoutant que les informations que recueillera Hydro-Québec ne seront pas complètement à l’abri du piratage informatique.

La version d’Hydro-Québec

Joint par téléphone, le porte-parole officiel d’Hydro-Québec, Patrice Lavoie, a affirmé que la technologie est sécuritaire. « Hydro-Québec respecte les normes d’exposition émises par Santé Canada et entérinées par la Société Royale », a-t-il déclaré.

M. Lavoie croit que le projet bénéficie de l’assentiment de la population puisque seulement 0,5% des ménages se seraient prévalus du droit de retrait. Il croit que certains groupes font de la désinformation et déplore ce phénomène.